Venise est l'une des merveilles qu'il faut avoir vue dans sa vie. La foule l'envahit parfois, surtout sur les sites les plus célèbres, mais en parcourant son labyrinthe de rues, de places et de canaux, il n'est pas rare de se retrouver soudainement au bord d'un petit canal tranquille qui porte à la flânerie.

C'est sans doute le silence et la lenteur d'une gondole qui glisse, sans hâte, sur l'eau vert jade d'un canal étroit, qui donne à cette scène une impression de sérénité et d'avoir le temps devant soi.

Pour traduire cette atmosphère sans que l'étroitesse du canal et la hauteur des murs n'induisent une sensation d'étouffement il fallait mettre l'accent principalement sur deux choses: l'ouverture que l'on apprécie ici par opposition au rétrécissement important en arrière scène, et surtout, la lumière. Ses reflets sur l'eau certes, mais aussi aux fenêtres, sur les balcons ou rasant le mur. Cette lumière ne se révèle pas uniquement par des rehauts en couleurs pâles; la profondeur des ombres est ici essentielle pour magnifier la lumière.

Oui, à Venise on prend son temps. Ou bien est-ce le temps qui nous prend et nous berce ?